Mercredi 24 juin - Commencé la lecture de "La Religieuse" de Diderot. Roman puisant dans une langue magnifique dont j'ai lu les 50 premières pages avec gourmandise. Cette histoire d'une fille - naturelle avec deux sœurs que l'on va doter - que ses parents placent en couvent contre son gré est d'une banalité connue. La force c'est la narratrice qui parle; on a l'impression qu'elle parle au lecteur. Des phrases courtes je...je..je sans fioritures. C'est très fort. Un extrait de la deuxième tentative des vœux - la première fois elle répondit "non": Cependant les cloches sonnèrent ; je descendis. L’assemblée était peu nombreuse. Je fus prêchée bien ou mal, je n’entendis rien : on disposa de moi pendant toute cette matinée qui a été nulle dans ma vie, car je n’en ai jamais connu la durée ; je ne sais ni ce que j’ai fait, ni ce que j’ai dit. On m’a sans doute interrogée, j’ai sans doute répondu ; j’ai prononcé des vœux, mais je n’en ai nulle mémoire, et je me suis trouvée religieuse aussi innocemment que je fus faite chrétienne ; je n’ai pas plus compris à toute la cérémonie de ma profession qu’à celle de mon baptême, avec cette différence que l’une confère la grâce et que l’autre la suppose.

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